Le moratoire sur l’élevage de chimpanzés dédiés à la recherche provoque de nombreuses inquiétudes au sein de la communauté scientifique américaine. D'après Science [1], les grands singes ont permis jusqu'à présent de nombreuses avancées médicales telles que la mise en œuvre d’un vaccin contre le virus de l’hépatite B.
Les chercheurs n’ont cependant pas toujours été des modèles d’éthique. On se souvient de l’envoi de chimpanzés dans l’espace par l’US Air Force et des expériences pour le moins violentes d’implants d’électrodes dans le cerveau pour l’étude du sommeil et des effets des drogues. Dans les années 1980, le NHI(l’Institut national de la santé) s’est vu contraint de mettre en place un programme d’élevage pour répondre à la demande croissante de la recherche contre le sida. Mais depuis la mise en place du moratoire, la population de grands singes est passée de 1500 à 1130, avec seulement 200 femelles reproductrices potentielles. Pour certains, la disparition à terme du chimpanzé de laboratoire risque d’handicaper considérablement certaines recherches en cours.
Dans un article publié dans Nature en 2005, Vandeberg souligne le fait que des expériences menées par des sociétés commerciales ont causé la mort de certains chimpanzés. Pour le chercheur, du point de vue humain, ne pas faire de telles études serait contraire à l’éthique, puisque ces tests ont permis de constater la dangerosité de tels produits. Pour Ajit Varki en revanche, de telles expériences sont contraires à la morale dans la mesure où elles n’auraient pas décemment été menées sur des être humains.
Paradoxalement, la demande de chimpanzés dans le cadre d’expériences non dangereuses va aller en augmentant. Il s'agit donc pour les chercheurs de conserver un nombre suffisant de singes en évitant ainsi qu’ils ne disparaissent définitivement des laboratoires américains.
[1] Courrier International du 22 au 28 févirer 2007. From Science de Jon Cohen.
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